jeudi 18 juin 2020

Des mots pliés



Des mots pliés sur le papier jeté,
Et c'est partir en mer, un peu de jazz à l'encre,
Quelques lettres embarquées un dimanche,
Depuis le bout de la jetée, dans le sillage de la page blanche.
Écrire, pâlir, désir, conter, sensibles lignes où l'on viendrait
Se noyer pour mieux voyager.


Des mots jetés sur le papier fané,
Et c'est partir en terre, si peu de temps à l'ancre,
Quelques paroles cachées dans la Manche,
Depuis ce quai abandonné, ces émotions en avalanche,
Lire, sourire, partir, aimer, fragiles notes que l'on voudrait
Jouer pour mieux embrasser.

Correspondance XI.- V. Gabralga

Texte en correspondance avec celui de Françoise Allard paru dans son journal "Les billes de mer" Éd. "pré # carré éditeur".- 2011. p. 71 http://precarrediteur.fr/

Bientôt
J'ai peur d'oublier. Pourtant j'ai promis de remonter à la surface. Une fois que j'aurai fini de t'écrire. Une fois que je me serai souvenue de tout.

F. Allard

 

Credit photo : P Raimbault

samedi 6 juin 2020

L'enfant fait le mur




Face contre mur l'enfant se tourne,
Retient les soleils disparus dans la nuit.
Au pied du mur l'enfant s'allonge,
Observe les oiseaux, perdu dans les nuages.
Sur le mur l'enfant s'exprime,
Dessine une porte et des couleurs aussi…
Le dos au mur l'enfant séjourne,
Le vent l'emporte loin dans ses rêves.
Droit dans le mur le regard de l’enfant
Compte heure après heure les éclats d'obus.
Dans un murmure l'enfant chante,
Confie aux étoiles tous ces gens disparus.
Sur un arc-en-ciel l'enfant fait le mur,
Ouvre la porte aux matins attendus.

Correspondances X - V. Gabralga

Texte en correspondance avec celui de Jacques-Olivier Ensfelder paru dans son recueil de poèmes « Brandons & Lucarnes » Éd. « Librairie Galerie Racine » Coll. Saint-Germain-des-Prés - 1998. p. 27 (extrait)
https://editions-lgr.fr/

Sur un mur
Un enfant repeint
La face de l’invisible

J.O. Ensfelder



Crédit image : https://urlz.fr/cRPn
Banksy, as a example of both a contemporary artist and a street artists, makes one wonder about how art can influence society.

La vie va et pourtant



La vie va et pourtant. La vie s’en va aussi. La vie commence et finit. Pourtant, ainsi va la vie. Et si s’en va aussi la vie, la vie ne meurt jamais. La vie, pourtant, revit. La vie n’est pas finie. La vie s’enfuit. En un sens, s’en va la vie. Mais la vie ne finit pas de vivre. Elle vit dans un sens et l’autre elle le fuit. Et la vie n’a aucun sens si elle n’a pas de fin. Car la vie, c’est la vie ! Elle commence où elle finit. Il n’y a qu’un sens à la vie, même s’il ne lui manque pas l’envie d’aller à contresens. La vie vit. C’est certain. La vie finit par la fin. Mais quand la fin de vie surgit, une autre vie s’émeut. Ici gît la vie ! Vive la vie ! La vie n’a pas fini d’aller à contre-allée. La vie donne la vie en s’en allant plus avant par des chemins détournés. Trouver un sens à la vie et la vie s’agrandit. La vie à deux, c’est bien aussi ! Mais la vie n’a pas deux vies et coule en un seul sens. Parfois, jusqu’à en perdre l’envie d’aller plus loin, mais la vie repart. Et dans un sens, c’est mieux ainsi. La vie va. Ainsi va la vie. Dans un sens elle s’enfuit, de l’autre elle en vit. La vie de la vie, et puis la vie d’avant, et puis la vie d’après. La vie va et pourtant, elle est si jolie. La vie !

V. Gabralga

Correspondances IX - V. Gabralga

Texte en correspondance avec celui de Christophe Tarkos,  « Le mot mot ment. » (extrait)
https://www.poemhunter.com/poem/le-mot-mot-ment/

Le mot mot n’existe pas. Pour que le mot mot existe, il faudrait qu’un mot signifie un être. Un être serait désigné. Un être qui désignerait un mot ferait un mot.
C. Tarkos



Crédit image : https://urlz.fr/cPRs
« The Well of Being, Jean-Pierre Weill »