samedi 25 juillet 2020

Non ! Ne t’en vas pas !


Non ! Ne t’en vas pas !
Ou alors pas plus loin
Que la lisière de nos bras,
Jusqu’à l’orée de l’aube
Au refrain de la mer.

Non, ne t’en vas pas !
Sans prendre grand soin
De replier nos draps,
Et nos cœurs en maraude
Jusqu’au matin de terre.

Non ! Ne nous laisse pas
Les sens en contrepoint,
L’émotion dans l’embarras…

Non ! Reviens ! Déjà,
Nos oreillers en fraude
Retiennent nos nuits lunaires.

Correspondance XI - V. Gabralga

Texte en correspondance avec un poème de Corinne Le Lepvrier paru dans son recueil « la femme elles je » Éd. « Rafaël de Surtis » Coll. Pour une terre interdite -2012. p. 44 (extrait)
http://rafaeldesurtis.fr/

elle s’habillerait de nuit
elle déshabillerait les apparences du monde

elle fumerait tes lèvres
elle baisserait ton timbre de voix

elle glisserait ses cils en tes rêves urgents
elle frôlerait tes seuils et tes pierres

elle mordillerait tes extrêmes
elle caresserait tes reins d’errant
elle se frotterait à tes appuis…

C. Le Lepvrier




Crédit image : https://urlz.fr/cRPn
d'après une aquarelle d'Eugène Delacroix

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